Geraldine Wilcke

Cette série met l’ombre portée sur le devant de la scène. Elle est née de la lecture d’une citation de l’artiste Kumi Yamashita et de la découverte de l’une de ses oeuvres : « Chair » de 2010. Une forme découpée et étrange, adossée au mur, sert de chaise à l'ombre d'un corps humain qu'elle projette.

« Je sculpte des ombres avec de la lumière ou de la lumière avec des ombres, mais les deux procédés sont les mêmes. Je prends des objets et les place en relation avec une seule source de lumière. L’œuvre complète est donc comprise entre les matériaux (les objets) et l’immatériel (la lumière ou l’ombre) ».

Inspirée de l’oeuvre de l’artiste, la série « Ombres » diffère grandement de la démarche de l’artiste, en adoptant un fonctionnement totalement opposé.

K. Yamashita place ses objets pour composer ses images. Les photographies ci - dessous naissent au gré des déambulations urbaines et rurales de l'artiste. Il n’y a pas de préméditation dans l’acte de création.

Dans cette série, l’artiste ne s’est pas intéressée aux éléments tangibles qui l’entouraient. Seules leurs ombres l’interpellaient, projections au sol ou au mur de leurs formes exposées à la lumière.

L'ombre et la lumière ne peuvent pas exister l’une sans l’autre. Elles sont complémentaires, profondément dépendantes l’une de l’autre.

L’ombre et la lumière symbolisent également la présence et l'absence, le positif et le négatif d'un monde dans lequel évolue l’artiste. L'ombre portée joue de la confrontation entre image et réalité, du dédoublement, de l'apparition/disparition, de la déformation et de la métamorphose. La séries « Ombres » offre une autre approche du réel et joue avec les codes de la perception et du cadrage.

Tantôt graphiques, tantôt mouvantes, certaines photographies tendent vers l'abstraction. L'aspect graphique côtoie le côté changeant et mouvant des ombres en fonction de l'heure de la journée. C'est cette dualité qui a attiré l’artiste et qu’elle a exploitée.