Biographie / Biography 
Née en 1980 à Brême, Géraldine Wilcke vit et travaille à Strasbourg. Diplômée d’un master en arts-plastiques à l’université Marc Bloch de Strasbourg, elle intègre ensuite la Haute école des arts du Rhin à Mulhouse, et s’immerge dans différents univers tels que le design, le graphisme, la peinture, l’installation, la gravure, l’architecture, la photographie. Sa formation pluridisciplinaire lui permet de passer d’un domaine à l’autre au gré de ses projets et de son inspiration. Ce décloisonnement marque et nourrit durablement son bagage et sa démarche artistiques. 
Elle expose au musée d’impression sur étoffes à Mulhouse puis à la Biennale internationale du design de Saint -Etienne à sa sortie d’études. Elle intègre dans la foulée un bureau de création à Paris avant de se tourner vers l’enseignement en obtenant un Capes d’arts - plastiques et de poursuivre parallèlement ses projets de création artistique. 
"Mon travail se regarde comme le témoignage, la trace ou l'empreinte d'un long et minutieux processus autour de l'architecture, de la lumière et de l'ombre.
Ma démarche se veut pluridisciplinaire et explore ainsi l’architecture, la sculpture, l’installation lumineuse et la photographie. Intitulées «Les architectures de l’ombre », les oeuvres se déclinent en différentes séries, en fonction du matériau et de la technique utilisés. Plusieurs phases distinctes caractérisent leur processus de création : la recherche du matériau en fonction de ses caractéristiques physiques, sa transformation, son installation et sa mise en lumière puis la recherche d’un angle photographique afin de créer une illusion.
Comme dans un théâtre de formes, j'assemble, sculpte, plie ou pose simplement les matériaux comme le papier, le métal ou le Plexiglas. Je dicte ainsi le rôle de chacun sur la scène et leur donne une voix à travers les matières, les ombres portées et les reflets.
La lumière, naturelle ou artificielle, est au centre de ma démarche. Les matériaux, transparents, translucides ou opaques, réagissent différemment aux sources lumineuses auxquelles ils sont confrontés.
Ces installations lumineuses sont éphémères et nécessitent de multiples recherches, manipulations et éclairages pour enfin obtenir la composition recherchée et les fixer le temps d’un cliché. A chaque fois, le moment est fragile, fugace, éphémère, unique. Il nécessite du temps, de la patience et se révèle absolument passionnant. Un travail sans fin qui se complexifie au fil des mois. Travaillant avec de petites plaques translucides ou colorées, je me suis très vite tournée vers des éléments de plus grandes dimensions qui se prêtent davantage au pliage et à la torsion. J’utilise l’un ou l’autre en fonction de la série que je souhaite faire avancer. Chacune est en perpétuelle mutation et s’étoffe au fil des mois. De nouvelles séries apparaissent au gré de mes expérimentations, lorsqu’un matériau offre de nouvelles possibilités.
Sommes-nous face à l’œuvre, à la performance ou en présence de l’unique trace d’une création plastique éphémère ? Quel que soit le parti que l’on privilégie, seul l’outil photographique rend matérielle, l’immatérialité de l’oeuvre. Tout l’enjeu est de réussir à saisir l’insaisissable et de montrer un fragment de secondes construit en plusieurs heures. La combinaison de la lumière, de l’angle de vue et de la composition, rend chaque oeuvre unique, ne pouvant pas être réitérée à l’identique.
Mes « architectures de l’ombre » représentent des éléments qui jouent avec l’oeil du spectateur et sa perception de l’oeuvre. Illusion ? Réalité ? La limite est ténue et l’on bascule rapidement d’un côté puis de l’autre. L’oeil tente de se raccrocher à un élément tangible avant de laisser libre cours à son cheminement au coeur de l’oeuvre. Il tente de comprendre comment l’image a été construite et ce qu’elle représente. Je joue à brouiller les pistes entre espaces intérieurs et extérieurs, ouverts et fermés, réels et projetés. Je crée, en me servant de la lumière, une nouvelle perception de la matière et du réel. Une fois éteinte, l’oeuvre disparaît.
Le caractère éphémère de ce que la lumière révèle à nos yeux, les possibilités offertes par chaque matériau, la remise en question de notre perception du réel, le matériel et l’immatériel, l’illusion, sont autant de thèmes omniprésents dans mon travail. C’est une démarche en mouvement, chaque expérimentation ouvrant un nouveau champ d’investigations."


Born in 1980 in Bremen, Géraldine Wilcke lives and works in Strasbourg. Having completed a master's degree in plastic arts at Marc Bloch University in Strasbourg, she then joined the Haute école des arts du Rhin in Mulhouse, and immersed herself in different universes such as design, painting, installation, engraving, architecture, photography and graphic design. Her multidisciplinary training allows her to move from one field to another according to her projects and her inspiration. This decompartmentalization distinguishes and continually enriches her artistic background and approach.
She exhibited at the Musée de l'Impression sur Etoffes [Museum of Printed Textiles] in Mulhouse and then at the Biennale Internationale Design Saint-Etienne [Saint-Etienne International Design Biennial] upon graduation. Immediately afterwards, she joined a design office in Paris before turning to teaching by obtaining a CAPES in Plastic Arts. At the same time she continued to pursue her own artistic projects.
"My work can be seen as the record, the trace or the impression of a long and meticulous process involving architecture, light and shadow.
My approach is multidisciplinary, exploring architecture, sculpture, light installation and photography. Entitled "Architectures of Shadow", the works are organized in different series, according to the material and the technique used. The process of creation is defined by several distinct phases: the study of the material in terms of its physical characteristics, its transformation, its installation and its lighting, and then the search for a photographic angle that creates an illusion.
As in a shadow theater, I assemble, sculpt, fold or simply position materials such as paper, metal or Plexiglas. I assign each one a role on the stage and give it a voice through materials, shadows cast and reflections.
Light, natural or artificial, is at the center of my process. The materials – transparent, translucent or opaque – each react in different ways to the light sources to which they are exposed.
These light installations are ephemeral and require multiple studies, handlings and illuminations in order to finally obtain the sought-after composition and to establish the installations long enough for them to be photographed. Each time, the moment is fragile, fleeting, ephemeral, unique. This process requires time and patience and is absolutely fascinating. It is a never-ending work that becomes more and more complex as the months go by. Initially working with small translucent or colored plates, I quickly turned to larger elements that lend themselves more to folding and twisting. I use one or the other depending on the series I wish to develop. Each is in perpetual transformation and grows over the months. New series appear according to my experiments, when a material offers new possibilities.
In looking at the photographs, are we confronted with the work itself, the performance, or are we in the presence of the only trace of an ephemeral plastic creation? However one interprets it, only the camera makes material the immateriality of the work. The entire challenge is to grasp the elusive and to depict a fragment of seconds that took several hours to build. The combination of the light, the viewing angle and the composition makes each work unique, impossible to reproduce identically.
My "architectures of shadow" depict elements that play with the eye of the viewer and his perception of the work. Is it illusion? Reality? The boundary is thin and the viewer quickly swings from one side to the other. The eye tries to hold on to a tangible element before abandoning itself to its path into the heart of the work. It tries to understand how the image was constructed and what it represents. I play at blurring the lines between interior and exterior spaces, open and closed, real and projected. I create, by using light, a new perception of matter and reality. Once the light is turned off, the work disappears.
The ephemeral character of what light reveals to our eyes, the possibilities offered by each material, the questioning of our perception of reality, the material and the immaterial, and illusion are all themes that are omnipresent in my work. It is a process in constant evolution, each experiment opening a new field of investigation."

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